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Que se passe-t-il quand deux poissons s’énervent ? - Le thon monte.

Devinez qui est le plus grand responsable de la pollution des océans ? Je vous spoile : ce n'est pas Elon Musk, c’est votre lave linge. Comment quelque chose qui est censé laver peut en réalité… Salir ?! Je vous explique tout ça.

Les vêtements contiennent des fragments de plastique appelés microfibres synthétiques. À chaque lavage en machine, des centaines de milliers voire des millions de microfibres partent dans le circuit d'évacuation, et une partie va ensuite se déverser dans les océans. Qui dit océans dit aussi fleuves, rivières, banquises, fonds marins… Plusieurs études ont montré que les eaux de pluie et même le sable sont touchés par ce désastre.

Ce phénomène est décuplé à cause de plusieurs facteurs, notamment l’augmentation de la population mondiale, du nombre de laves linges, de vêtements par individu et enfin de vêtements synthétiques. Il faut savoir que plus on a de vêtements, plus on pollue puisque ce sont surtout les premiers lavages qui crachent le plus de microfibres.

Deux chiffres-clés à retenir dans vos têtes de muules pour frimer à votre prochain dîner de potes :

  • 5000 milliards de morceaux de plastique flottent déjà dans nos océans.
  • Chaque année, au moins 8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans.

En quoi c’est (vraiment) pas une bonne nouvelle.

Les conséquences sont d’abord pour notre pomme à nous, les Hommes. Le problème se manifeste en premier lieu… dans nos assiettes. Pour vous donner une idée, pour 300 grammes de chair de moule, nous ingérons en moyenne 300 microparticules de plastique !

Mais encore, si ce n'était que ça, on ne pourrait s’en prendre qu’à nous-mêmes. Le truc, c’est que cette pollution impacte un tas d’organismes vivants qui n’ont rien demandé à personne. Les poissons prennent tarif et les végétaux marins font sérieusement la gueule. Tout l’écosystème aquatique en pâtit. Et ça provoque un effondrement de la biodiversité : altération du développement des coraux, ravages sur le comportement, sur le développement, sur la physiologie et sur la reproduction de toute une gamme d’espèces. Bref, pas tiptop.

Bon. On vous rassure, une bonne partie des particules est quand même interceptée dans le traitement des eaux usées. Mais pas tout et pas partout ! Selon les continents, les exigences ne sont pas les mêmes, et surtout, ça ne se fait pas (encore) dans tous les pays. Dans tous les cas, retenez que ça reste difficile de stopper les particules les plus petites, où que ce soit.

5000 milliards de plastique flottent déjà dans nos océans.

Protéger les océans, c’est si important que ça ?

La réponse est oui. Oui oui oui. Les océans constituent un véritable poumon pour la planète, au même titre que la forêt Amazonienne. Ils régulent notre climat et nos températures. Ils produisent environ 50% de l’oxygène que nous respirons, et absorbent environ 30% des émissions mondiales de CO2. Trop forts ces océans.

Les solutions pour laver vos fringues en polluant moins.

Revenons-en à nos moutons. Ou plutôt à nos laves linges. Une des choses qui polluent les océans quand on lave nos fringues, c’est la lessive.

Méfiez-vous, le marketing de la lessive est trompeur. Il aime nous faire croire que son produit est naturel voire "écologique" (si l’on se réfère aux emballages des lessives bio que l’on peut trouver sur le marché). La réalité est toute autre : on trouve parfois dans les ingrédients des dérivés de pétrole, d’huile de palme et autres cochonneries en tous genres... Gloups.

Manque de pot, à l’heure actuelle, il n’y a encore aucune réglementation qui oblige les fabricants à énumérer tous les ingrédients contenus dans leur lessive. Il est donc conseillé de se fier aux labels plutôt qu'aux ingrédients même si leur cahier des charges demeure toujours insuffisamment exigeant. À ce jour, c’est le label Ecocert qui reste le plus sérieux.

Maintenant place à un peu d’optimisme, ça fera du bien à tout le monde. Tout n’est pas foutu, et pour vous le prouver on vous propose des petits gestes qui peuvent faire la diff’.

Les petits gestes à adopter quand vous lavez vos vêtements.

Prendre le taureau par les cornes.

Et avant ça, comment est-ce qu’on peut agir ?

Parlons peu, parlons compositions de vêtements. Saviez-vous que les fibres synthétiques représentent aujourd’hui 60,1% de la consommation textile mondiale ? Le textile naturel est à privilégier, car il ne déversera pas de microfibres synthétiques dans les circuits d’évacuations. Choisir des matières naturelles comme le lin, le coton, la soie ou le cachemire semble donc de premier abord une bonne option. Mais un problème ne venant jamais seul, il faut savoir que les matières naturelles soulèvent d’autres enjeux environnementaux : le lin utilise beaucoup d’eau, le coton beaucoup de pesticides… Il n'y a pas de solution miracle. Il faut choisir ses combats.

Une chose est sûre : la meilleure solution consiste encore à acheter moins de vêtements. Le schéma est simple : les habits neufs sont ceux qui libèrent le plus de particules, donc plus on garde nos vêtements longtemps, moins ils crachent de particules dans les océans et moins ils polluent. Sans surprise, la fast-fashion est sans aucun doute le plus gros coupable de ce désastre écologique.

Les fibres synthétiques représentent 60,1% de la consommation textile mondiale.

Et pour les fringues outdoor, on fait comment ?

Malheureusement l’outdoor aussi a sa part de responsabilité dans tout ça. Amoureux d’outdoor, on a quelques solutions pour vous. On vous conseille de privilégier :

  1. Le matos naturel. Eh oui, c'est possible de lier technicité et matières naturelles. À titre d’exemple, notre marque NOSC fabrique ses produits outdoor à partir de ricin. C’est une fibre innovante aux multiples propriétés techniques, comme un séchage 5x plus rapide ou encore des propriétés anti-odeur. De quoi mettre des paillettes dans votre vie, Kévin.
  2. Le matos de qualité. Choisissez du matos qui durera dans le temps. Ça tombe bien, sur Muule.fr on vous sélectionne la crème du matos outdoor, celui qui vous accompagnera pendant des années.
  3. Les marques engagées pour la planète. Chez Muule, on mesure l’engagement des marques outdoor à l’aide de notre baromètre de transparence. Et on leur donne une note en fonction d’un cahier des charges strict. Notre rôle est de vous informer sur l’engagement de nos marques afin que vous puissiez faire un choix éclairé au moment où vous décidez d'acheter.

Allier technicité et matières naturelles, le nouveau défi des marques outdoor.

Le fin mot de l’histoire.

Rien n’est perdu. Poissons et coraux comptent sur vous pour agir à deux niveaux :

  1. Lorsque vous achetez vos vêtements. En freinant votre consommation de vêtements, en achetant des vêtements de qualité que vous garderez longtemps ou encore en privilégiant la seconde main.
  2. Lorsque vous lavez vos vêtements. En mettant en place les petits gestes qui font la diff’ (voir le schéma), comme mettre un filtre dans votre machine, laver vos fringues à 30°c ou réduire la quantité de lessive utilisée.

Nemo vous en remercie. Blop.

Article écrit par Solenn de Muule le 14 mai 2024.

Sources : Futura Sciences, National Geographic, Conservation Nature, Vogue.

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